Agenda
Résumé :
Dans cette communication, nous proposons d’explorer la relation paradoxale entre la personne et la langue de bois selon plusieurs axes : personne grammaticale et sujet parlant, qu’il s’agisse de leur effacement ou de leur altération. Nous nous appuierons sur les analyses situées dans le champ académique et sur les commentaires des locuteurs non spécialistes.
Dans un premier temps nous reviendrons brièvement sur les différents contextes de l’usage de la lexie « langue de bois » afin de montrer la persistance de cet objet linguistique à travers les époques. Qu’il s’agisse d’un radotage anonyme, d’un jargon opaque, ou du masque discursif que revêt un pouvoir oppresseur, la langue de bois est celle que personne n’assume.
En considérant plusieurs contextes historiques (URSS, Allemagne, Cambodge, Pologne) et politiques (régimes totalitaires et démocratie libérale), nous montrerons qu’en dépit des critiques qu’elle suscite (et de son caractère altéré, étrange) de nombreux locuteurs partagent la reconnaissance de son existence, lorsqu’ils n’en font pas usage. Ainsi, langue impersonnelle par excellence, la langue de bois se révèle pourtant être un objet social et linguistique quasi universel. En somme, la personne y tient un rôle central, tant par sa présence collective et anonyme que par l’effacement dont elle est la cible.
Bibliographie indicative
Delporte, Christian. 2011. Une histoire de la langue de bois. Champs Histoire. Paris : Flammarion.
Dewitte, Jacques. 2007. Le Pouvoir de la langue et la liberté de l’esprit. Paris : Michalon.
Filloux, Janine. 2006. « Une opération sans reste ». L’esprit du temps 3 (96) : 147‑157.
Gruszka, Sarah, et Cécile Rousselet. 2017. « Inquiétante étrangeté, inquiétante familiarité à l’ère soviétique ». Revue TRANS, [en ligne] URL : http://journals.openedition.org/trans/1551
Klemperer, Victor. 2002. LTI, la langue du IIIe Reich : carnets d’un philologue / Victor Klemperer ; traduit de l’allemand et annoté par Élisabeth Guillot ; présenté par Sonia Combe et Alain Brossat. Traduit par Guillot Élisabeth traductrice. Agora. Paris : Albin Michel Pocket.
Morillon, Isabelle. 2021. « Le sens de la parole : entre linguistique théorique et écrits profanes ». Linguistic Frontiers 4 (3), en ligne, URL : https://linguisticfrontiers.ff.upol.cz/index.php/lingfrontiers/issue/view/8
Morillon, Isabelle. 2021. Les Mots et l’esprit : vers une étude linguistique et critique du langage spectaculaire, thèse de doctorat, sous la dir. de Serguei Tchougounnikov et de Samir Bajrić, Dijon : Université de Bourgogne.
Peeters, Bert. 2013. « La langue de bois : un pèlerinage ethnolexicologique ». In Pierre Marillaud & Robert Gauthier (eds), La mauvaise parole. 33e Colloque d’Albi Langages et Signification., 196‑210. Albi/Toulouse : CALS/CPST.
Prost, Muriel. 2021. « La socialangue ». Le Sociographe N° 74 (2) : 104‑111.
Sériot, Patrick. 1989. « Langue de bois, langue de l’autre et langue de soi. La quête du parler vrai en Europe socialiste dans les années 1980 ». Mots. Les langages du politique (21) : 50-66.
Thiroin, Marie-Odile. 2012. « la recherche de la « langue de bois » : enquête sur la datation et les pseudo-origines d’une lexie ». In Littérature et langue de bois : Quand l’Autre parle en moi. Christiane Queffélec et Merete Stistrup Jensens (éd.), 19‑35. Paris : Eurédit.
Thom, Françoise. 1987. La Langue de bois. Paris : Julliard.
Tournier, Maurice. 2002. « Origines et contextes de langue de bois ». In Propos d’étymologie sociale. Tome 2. Paris : ENS Éditions
Vandevelde-Rougale, Agnès. 2017. La novlangue managériale. Emprise et résistance. Sociologie clinique. Toulouse : Érès.
Wat, Aleksander. 1989. Mon Siècle : entretiens avec Czesław Miłosz, Paris : De Fallois.
Prochaines dates du webinaire 2024/2025 :
Webinaire Mon nom est personne #2
Résumé :
Dans cette communication, nous proposons d’explorer la relation paradoxale entre la personne et la langue de bois selon plusieurs axes : personne grammaticale et sujet parlant, qu’il s’agisse de leur effacement ou de leur altération. Nous nous appuierons sur les analyses situées dans le champ académique et sur les commentaires des locuteurs non spécialistes.
Dans un premier temps nous reviendrons brièvement sur les différents contextes de l’usage de la lexie « langue de bois » afin de montrer la persistance de cet objet linguistique à travers les époques. Qu’il s’agisse d’un radotage anonyme, d’un jargon opaque, ou du masque discursif que revêt un pouvoir oppresseur, la langue de bois est celle que personne n’assume.
En considérant plusieurs contextes historiques (URSS, Allemagne, Cambodge, Pologne) et politiques (régimes totalitaires et démocratie libérale), nous montrerons qu’en dépit des critiques qu’elle suscite (et de son caractère altéré, étrange) de nombreux locuteurs partagent la reconnaissance de son existence, lorsqu’ils n’en font pas usage. Ainsi, langue impersonnelle par excellence, la langue de bois se révèle pourtant être un objet social et linguistique quasi universel. En somme, la personne y tient un rôle central, tant par sa présence collective et anonyme que par l’effacement dont elle est la cible.
Bibliographie indicative
Delporte, Christian. 2011. Une histoire de la langue de bois. Champs Histoire. Paris : Flammarion.
Dewitte, Jacques. 2007. Le Pouvoir de la langue et la liberté de l’esprit. Paris : Michalon.
Filloux, Janine. 2006. « Une opération sans reste ». L’esprit du temps 3 (96) : 147‑157.
Gruszka, Sarah, et Cécile Rousselet. 2017. « Inquiétante étrangeté, inquiétante familiarité à l’ère soviétique ». Revue TRANS, [en ligne] URL : http://journals.openedition.org/trans/1551
Klemperer, Victor. 2002. LTI, la langue du IIIe Reich : carnets d’un philologue / Victor Klemperer ; traduit de l’allemand et annoté par Élisabeth Guillot ; présenté par Sonia Combe et Alain Brossat. Traduit par Guillot Élisabeth traductrice. Agora. Paris : Albin Michel Pocket.
Morillon, Isabelle. 2021. « Le sens de la parole : entre linguistique théorique et écrits profanes ». Linguistic Frontiers 4 (3), en ligne, URL : https://linguisticfrontiers.ff.upol.cz/index.php/lingfrontiers/issue/view/8
Morillon, Isabelle. 2021. Les Mots et l’esprit : vers une étude linguistique et critique du langage spectaculaire, thèse de doctorat, sous la dir. de Serguei Tchougounnikov et de Samir Bajrić, Dijon : Université de Bourgogne.
Peeters, Bert. 2013. « La langue de bois : un pèlerinage ethnolexicologique ». In Pierre Marillaud & Robert Gauthier (eds), La mauvaise parole. 33e Colloque d’Albi Langages et Signification., 196‑210. Albi/Toulouse : CALS/CPST.
Prost, Muriel. 2021. « La socialangue ». Le Sociographe N° 74 (2) : 104‑111.
Sériot, Patrick. 1989. « Langue de bois, langue de l’autre et langue de soi. La quête du parler vrai en Europe socialiste dans les années 1980 ». Mots. Les langages du politique (21) : 50-66.
Thiroin, Marie-Odile. 2012. « la recherche de la « langue de bois » : enquête sur la datation et les pseudo-origines d’une lexie ». In Littérature et langue de bois : Quand l’Autre parle en moi. Christiane Queffélec et Merete Stistrup Jensens (éd.), 19‑35. Paris : Eurédit.
Thom, Françoise. 1987. La Langue de bois. Paris : Julliard.
Tournier, Maurice. 2002. « Origines et contextes de langue de bois ». In Propos d’étymologie sociale. Tome 2. Paris : ENS Éditions
Vandevelde-Rougale, Agnès. 2017. La novlangue managériale. Emprise et résistance. Sociologie clinique. Toulouse : Érès.
Wat, Aleksander. 1989. Mon Siècle : entretiens avec Czesław Miłosz, Paris : De Fallois.