Mon nom est Personne : personne et personnage dans la langue
Le sobriquet choisi par Ulysse pour tromper le Cyclope reste un terme dont la polysémie n’est pas sans causer quelques difficultés, puisque délimiter la notion même de personne n’est pas chose aisée. Cette catégorie linguistique se situe au carrefour de plusieurs faits de langues autant syntaxiques (anaphore, morphologie verbale, détermination…) que sémantiques (perspective ontologique, énonciation, point de vue, genre de discours, dialogisme…), qui interrogent la notion complexe et plurielle de sujet.
En associant « personnage » à « personne » nous souhaitons réintégrer l’étymologie du mot, son symbolisme ainsi que son versant philosophique, à la réflexion linguistique. Cela nous permet d’élargir la réflexion en mobilisant tous les axes de recherche de l’équipe du CPTC, accueillant ainsi des travaux de stylistique, d’histoire littéraire et de littérature, sans oublier les langues anciennes. Il s’agit donc d’explorer les modalités, les techniques et les stratégies de fabrication de la « personne » et/ou du « personnage » dans les études littéraires et les études linguistiques (pour ces dernières il s’agit d’examiner aussi bien la « personne » grammaticale que la « personne » des exemples linguistiques). Si vous souhaitez y intervenir, ou obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à nous contacter.
Le comité d’organisation,
Damien Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Isabelle Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et Sergueï Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., U.R. 4178 CPTC, GReLISC
Vendredi 22 mars, à 15h
Face au JE conquérant, que devient le mode impératif dans l’espace public ?
Mustapha Krazem (Université de Lorraine)
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Résumé :
Chacun l’aura remarqué, les injonctions en « JE » dans l’espace public se sont particulièrement développées depuis le Covid, amplifiant ainsi le fameux « Je monte, je valide » bien installé dans les transports en commun.
Je me vaccine, je protège les autres,
J’aime mon village, je respecte mes voisins,
Je ramasse mes crottes de chien
Je tousse et j’éternue dans mon coude
Je dépose mes articles les uns derrière les autres
Je contrôle les dimensions de mon bagage cabine
Véhicule en intervention, je m’écarte
Ce « jeu » sur la personne « JE » dépasse largement les injonctions fortes mais ce point ne sera qu’effleuré. En revanche, on s’intéressera à ce que devient l’impératif, mode pourtant réputé être celui qui sert à donner des ordres. Face à la concurrence de "JE", disparaît-il de l’espace public ? S’adapte-t-il ? Les trois personnes de l’impératif sont-elles pareillement concernées ? On essaiera de montrer, à partir de données puisées dans l’espace public, comment l’irruption du "JE" réorganise partiellement l’emploi du mode impératif, et, par effet collatéral, de l’infinitif dit de « prescription ».
Vendredi 17 mai, à 15 h
Les pronoms personnels et la question de la personne en allemand
Irmtraud Behr (Paris 3)
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